Le Désert des Tartares

Le Désert des Tartares

COMMENTAIRES

Assez déçu par le film, peut être est ce parce que j'ai fini le livre ce matin ... mais autant j'ai adoré le book, j'ai pas aimé cette prod.
Au début j'ai eu un drôle de flash, quand tous les officiers se retrouvent au mess, cette parade de costumes blancs, franchement les dialogues sont comiques. Rien à voir, ou si peu avec ce livre génial.

"Dans la vie, chacun doit accepter la place qui lui est destinée". A quelques minutes du terme, par la voix du Ltn Simeon, Zurlini donne la clef de compréhension essentielle au film et à sa galerie de personnages. Rutilante et opulente au début du récit, elle va progressivement péricliter sous le poids du temps et des circonstances. Le désert des Tartares y apparaît comme la mort du caractère, la médiocrité de l'homme et la dépression de la force. Trois entités, le caractère, l'homme et la force, qui s'épuisent et s'émoussent dans cette forteresse postée aux bords d'un néant aride. Seule la discipline fait face au désert, jusqu'aux dernières secondes du film.

Le film (comme le dit une critique spectateur) n'est pas daté ou situé précisément. Mais les costumes évoquent bien une époque située à cheval sur XIXème et XXèmes siècles, et un empire type austro-hongrois ou empire russe.
Une précision : le film a été tourné en grande partie dans la forteresse de Bam (Iran). C'est maintenant le moyen de (re)voir ce monument , dont il ne reste maintenant que des ruines, suite à un tremblement de terre.

Restituer l’atmosphère de ce roman de Buzzati n’était pas une chose
facile mais c'est ce que Zurlini a réussi a faire. Tout comme la maladie
qui ronge les occupants de cette forteresse, le film se distille
lentement grâce au jeu remarquable des acteurs et la musique subtile de
Ennio Morricone. A découvrir absolument !

Découverte inattendue et sans idée première puisque j'ai regardé ce film comme on prend un train au hasard. Le résultat est agréable. J'avais peur de me perdre dans l'ennuie et l'étendue désertique des films sans véritable action. Et pourtant, j'ai découvert un univers très particulier. Une sorte de coquille dans laquelle se trouve un ensemble de surprises qui font de ce film une entité unique. A la fois renfermée dans ce même endroit qui peut nous faire fuir, tant la sensation première est vide de tout et remplit de rien. Puis on se laisse bercer comme dans une chaloupe qui tangue doucement. On va au fil de l'eau et en fin de compte, on se surprend à aimer le courant.
Il y a une part de mystère. Des costumes aussi neutres que le paysage. Mais cette neutralité possède des couleurs agréables à regarder. Au delà des acteurs qu'on aime découvrir, je suis arrivé à la fin du film (+ de 2h) avec un soupir agréable.
Je suis devenu curieux et j'ai cherché à savoir ce que le drapeau et l'uniforme Polonais faisait à cet endroit mi français, mi italien. On en parle nul part dans les critiques et le résumé du film, mais l'histoire existe et le lien est à creuser. A voir donc. Une sorte d'ovni des années 70 en mode slow (é)motion.

La sortie tant remise du « Désert des Tartares » en DVD/BluRay est enfin effective. Il
était temps , un an après la réédition du film sur le grand écran en version restaurée. Il n’est pas utile de revenir sur le thème du film.Tout a été dit sur l’attente, le caractère dérisoire de la vie humaine et l’inéluctable arrivée de la mort. Dans le bonus, le critique et historien Jean Gili le dit fort bien.

Il est bon, par contre, de revenir sur la genèse du film , tant les approximations et les erreurs sont fréquentes et complaisamment véhiculées. Tout est fait pour nous faire croire que Valerio Zurlini est à l’origine du projet.Jacques Perrin a l’honnêteté de dire dans le même bonus :« Quand je lui ai envoyé l’adaptation qu’André Brunelin avait faite du roman de Buzzati, il en a été enchanté et a accepté aussitôt de le réaliser ».On ne saurait mieux dire.En fait, le véritable auteur du « Désert » est sans conteste son
producteur, Jacques Perrin, n’en déplaise aux tenants de la « politique des auteurs »! C’est lui qui a acheté les droits du roman, lui qui,avec la productrice Michèle De Broca, a engagé André Brunelin pour en assurer l’adaptation dès 1971, après de nombreuses versions insatisfaisantes dans les années 60, lui qui a engagé Jean-Louis Bertucelli pour la réalisation (raison pour laquelle il est crédité au générique comme co -scénariste), lui qui a repéré les fabuleux décors de la citadelle de Bam en Iran avec Brunelin et Bertucelli.Lui enfin, qui après s’être « séparé » de Bertucelli, a demandé à Zurlini de réaliser le film (Perrin dit que Zurlini était tellement satisfait que rien n’a pratiquement été changé au scénario).

On comprend bien l’affection et l’admiration que Perrin vouait au cinéaste avec lequel il avait débuté dans « La fille à la valise » et « Chronique familiale (« Journal intime » en français) » . Du coup, cette réédition se présente comme un hommage posthume à Zurlini dont les mérites sont certes incontestables. Cinéaste singulier dont la sensibilité s’accorde à l’atmosphère et aux personnages du « Désert », permettant un film moins glaçant que ce qu’aurait pu en tirer un Antonioni. Mais est-il besoin de travestir à ce point la réalité quant à la genèse du film ? Zurlini était très « fatigué » durant le tournage, au point même d’être hospitalisé en plein tournage (Trintignant l’a révélé dans une interview).De nombreuses scènes furent tournées par Christian de Chalonge ( réalisateur seconde équipe dont le rôle se trouva agrandi).La superbe photo de Tovolli a fait le reste.

Sans rien enlever aux mérites et au talent réel de Zurlini,ce beau film est plutôt une réussite collective (scénario, mise en scène, photo, musique, acteurs ; il faut particulièrement insister sur la performance remarquable de Jacques Perrin_sans doute son plus beau rôle !_et sur celles, entre autres, de Von Sydow, de Trintignant ou de Gemma) portée par un acteur-producteur déterminé jusqu’à aujourd’hui à porter haut cette belle œuvre de Buzzati.

Doté d'une distribution impressionnante, d'une mise en scène colossale et soignée, profondément à l'unisson du chef-d’œuvre littéraire dont il est inspiré, "Le désert des tartares" est une belle démonstration de la qualité du cinéma Européen quand il existait encore et de la volonté de Jacques Perrin quand il se lance dans un projet. La grande intelligence des distributeurs français est encore démontrée par l'absence totale de présence de ce film dans leurs rayons ... Bande de Boulets ... Dans le résumé, je n'ai pas vu de spoiler par contre, il est totalement faux. l'action ne se déroule pas en 1900 elle se déroule n'importe quand, elle est intemporelle ... et ce n'est pas en Europe Centrale, c'est n'importe où ... Le roman et le film ne donnent aucune précision là-dessus, c'est presque de la fantaisie pure.

Superbe film, angoissant et inexorable, à revoir, avec une pléiade d'acteurs

J'arrive pas à croire que ce film va ressortir, ça fait des années que je cherche à le voir. Mais comme dit l'autre commentaire, c'est quoi ce spoiler dans le résumé ??!

C'est quoi ce spoiler de merde dans le synopsis ?!!! Putain de merde !!!