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Il faut attendre le milieu du film pour que la créature, au look très efficace, pointe son nez et c'est là que le film se lance véritablement, dommage qu'il faille passer par 40 minutes d'exposition laborieuse et filmée avec beaucoup moins d'aplomb que la version de James Whale. Heureusement que Cushing est là pour dynamiser un peu tout ça.

Condamné à mort pour une série de crimes qu'il n'a pas commis, le baron Victor Frankenstein tente en vain d'expliquer à ses geôliers que l'auteur de ces morts est un être monstrueux, créé par lui dans son laboratoire secret. Son ambition diabolique de créer la vie a conduit Frankenstein à défier Dieu, fabriquant un être abominable à partir de cadavres.
Si je redonne ce synopsis c'est pour bien préciser que le personnage principal ici ce n'est pas la créature mais le docteur Frankenstein qui ne s'échappe de nulle part, le titre original étant bien "la malédiction de Frankenstein"
Cette vision vraiment différente et imaginative du mythe de Frankenstein fait un virage à 180 degrés aux versions mythiques nord-américaines.
Après plus de 60 ans ça reste un film intéressant même si évidemment on ne peux pas ressentir la peur que durent ressentir les spectateurs de l'époque. Dire que c'est un classique est redondant, puisqu'on sait que c'est un film qui a marqué un avant et un après pour le producteur britannique Hammer. C'est le premier film d'horreur en couleur de cette firme, et le résultat a été remarquable, même si la critique a été très dure avec ce film. La photographie et belle avec sa coloration sombre. Débuts du duo à succès Peter Cushing - Christopher Lee, qui plaira tout particulièrement au producteur. Terence Fisher raconte l'histoire à un rythme approprié.
Bien qu' aujourd'hui le film ne faisant plus peur il ne peux être regardé que comme un divertissement ses personnages conservent une certaine complexité. L'interprétation du Dr Frankenstein par le mythique Peter Cushing est très représentative du "Mad Doctor". C'est sa performance, ainsi que celle des trois autres protagonistes, qui maintient l'intérêt pour ce film. La crédibilité de son personnage, engendrée par les sarcasmes les plus perfides, et sa capacité à amener le personnage à des registres aussi gentils que pernicieux, parlent avec éloquence de ses talents d'acteur. Mais c'est la composition des personnages qui est vraiment intéressante. Cette dualité entre le "Mad Doctor" de Cushing et le scientifique honnête et éthique joué par Robert Urquhart, qui respire le classicisme et l'élégance constitue le point fort de l'intrigue. Une lutte entre le bien et le mal, qui sont éternellement confrontés comme une idée religieuse, qui renforce encore l'idée de « Mad Doctor » et sa lutte pour transgresser toutes les normes morales, avec l'idée d'être « Dieu ».

un titre en VF qui ne veut rien dire vu que c'est la "creature" qui s'echappe et non le Dr. Victor Frankenstein...

un film qui fait partie des bons films de la Hammer