La Randonnée

La Randonnée

COMMENTAIRES

Sans les scènes de chasse, nombreuses et filmées avec complaisance, pour ne pas dire un certain sadisme de la part de Roeg, "Walkabout" eût été un film magnifique.
Hélas, qu'il s'agisse des Aborigènes ou des Occidentaux, le meurtre des animaux n'est que prétexte à améliorer l'ordinaire des repas dans le cas des premiers, et tuer pour le plaisir dans le cas des seconds. Dans aucun cas il ne s'agit de survie puisque les humains peuvent se passer de produits d'origine animale pour vivre et que, même au fin fond du bush australien, il y a assez de plantes et de fruits pour ne pas mourir de faim.
La brutalité du monde "civilisé", qui saccage la nature en laquelle il ne voit qu'une source de profit et de rentabilité, ressort avec une acuité troublante sur la "sauvagerie" pleine de douceur du jeune Aborigène.
Ce dernier se suicide après qu'il a vu des hommes blancs décimer au fusil avec une cruauté inouïe des dizaines d'animaux, par pure gratuité. Cela lui fait poser un autre regard sur ses deux jeunes compagnons blancs. La famille qu'il avait prévue de fonder avec eux ne se fera pas car il se rend compte que le fossé est trop grand entre leurs deux cultures. A défaut de vivre entre races différentes réconciliées au sein de l'éden (voeu qu'il sait désormais impossible), le jeune Aborigène choisira la mort, ce qui fait de "Walkabout" l'une des oeuvres les plus pessimistes qui soit avec "Le Nouveau monde" de Malick auquel il fait penser.

Franchement, je conseille ce film à qui aime le vrai cinéma, le cinéma "utile" qui fait voir et penser autrement,
sinon, faites comme (presque) tout le monde: allez voir Stars Wars, Huit Salopards ou Creed/Rocky le re-retour, les bons gros "bloque-busteeeers" du moment, qui nous maintiennent dans notre Monde de l'homo materialis-economicus.bien-"pensant".
Walkebout, que la traduction en français ("la randonnée") ne traduit pas du tout, tant cette "traversée du désert" ne ressemble pas à une partie de plaisir, mais donne l'occasion d'1 confrontation à 2 mondes australiens qui se côtoient sans se connaître, ou plutôt s'ignorent sans chercher à se connaître.
Mais l'occasion reste lettre morte puisque durant tout le film l'australienne des villes se contente de profiter des techniques de survie naturelles du jeune aborigène, pour revenir à la "civilisation" sans se retourner dès que l'occasion se présente.
Et c'est là, à mon sens, le sujet de ce film si original: le mépris atavique des colonisateurs des nouveaux mondes pour les civilisations pré-existantes qu'ils ont éliminées pour s'implanter.
A part ça bien sûr, la beauté âpre des paysages, la découverte d'un continent mythique que l'on vit à travers des lieux-communs usés et des légendes à la Crocrodile-Dundy...
Le déroulé un peu chaotique de l'histoire, par moment ,est à l'image du paysage: chaotique! et ça donne encore + de personnalité à cet OVNI du cinéma, qui nous donne à voir autre chose et change des hollywooderies du cinéma grand public.

un très beau film, avec une nature sublimée et une vraie poésie du récit. pour ceux qui ont soif de nature et qui aiment les films contemplatifs, je recommande!

1/5
Franchement, je déconseille La Randonnée (Walkabout) j'ai détesté.
C'est le 2nd film pour lequel je suis sortie avant la fin (j'ai tenu 50 min) : l'histoire, les images (j'avoue quelques beaux paysages), les dialogues, la musique et la barbarie envers les animaux. Tout m'a agacée, je n'ai pas réussi à être intéressée par l'aventure de cette fratrie.
A oublier très vite de mon côté.

un film violent, sensuel et écologique, un film rare et militant sur la cause aborigène mais également un film sur la fin de l'enfance et les rites initiatiques, à voir également pour la beauté des paysages, la musique de john barry et cette nature australienne riche et complexe...

La comparaison avec Terence Malick de Ieuan69 est tout à fait pertinente.