Le Grand couteau

Le Grand couteau

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Je ne fait que reprendre un extrait de la bonne critique de "plume" : S'il y a un aspect positif à retenir quand à cette oeuvre, c'est bien ce portrait sans la moindre concession. Maintenant, l'ensemble est adapté d'une pièce de théâtre et malheureusement ça voit énormément. On a la fâcheuse impression que Robert Aldrich croit qu'il n'est non pas en train de filmer une oeuvre cinématographique mais une représentation théâtrale, autant par le fait que les acteurs ont plus l'air d'être sur une scène que sur un plateau de cinéma que par le fait qu'on reste quasiment tout le temps dans la pièce principale de la villa du protagoniste sans que l'originalité technique ou du moins scénaristique pointe son nez. En conséquence, Robert Aldrich donne ici l'impression de faire beaucoup plus du théâtre que du cinéma, ironique pour un film sur le monde du cinéma et regrettable pour le spectateur que je suis qui s'attendait à beaucoup mieux."

Voici un film courageux, peut-être issu du théâtre mais vu les relations serrées qu'il traite, cet emprisonnement d'un individu par des délinquants détenant le pouvoir, l'espace réduit que la caméra balaie suffit. On a droit à des va et vient de personnages, agrémentés de montées et descentes d'escaliers quand on s'y attend le moins... Il est question d'une hésitation concernant la signature d'un contrat offrant une aisance pécunière mais qui engage, car corrélé à un accident passé qui assombrit le présent dès qu'on l'aborde... La puissance d'Hollywood prend les traits de Rod Steiger, blondeur péroxydée et lunettes noires, une compréhension toute prête de commercial, une doucereuse humanité comme appât de son prochain (souvent les pires salauds). L'homme se trouve toujours flanqué d'un assistant plus abject encore... On est autorisé à penser à des sbires apparentés, nombreux sont les artistes condamnés à produire des horreurs ou à jouer des inepties pour avoir signé le plus incertain... le Couple Charles et Marion Castle, (Jacq Palance, ici faillible mais incorruptible et Ida Lupino, belle voix rauque de femme du sud) n'a pas pris une ride depuis les fifties, rien n'interdit de l'imaginer face aux vicissitudes ultralibérales post 2000... Dialogues brillants, quelques vociférations dignes de patrons caractériels ou de politiques nauséabonds. Pour 1955, un bon tour joué au maccarthysme !