Pasolini

Pasolini

COMMENTAIRES

Un hommage, un poème visuel , une histoire touchante, bouleversante ., Même si Ferrara choisi de montrer son histoire en mélangeant plusieurs niveaux de réalité et de temporalité, d'univers même, l'oeuvre est utile pour se souvenir et comprendre un cinéaste essentiel. Un film qui gagne certainement a être vu deux fois ou plus; Et cette dernière demi heure absolument remarquable et terrible.

La critique de Pasolini : http://pours-culture.blogsp...
Après l'échec de Welcome to N-Y, Ferrara se sauve. Et pourtant, en y réfléchissant et en associant ces deux derniers films, quelque chose de génial transparait.

Analyse sur Pours Cinéphilie

Amicalement à vous.

Abel Ferrara!

Critique du site Cinematogrill : http://cinematogrill.e-mons...

Abel Ferrara auteur d’un biopic sur Pasolini, Bad Lieutenant
vs Théorème, l’enragé pulp en grand écart permanent entre Hollywood et le cinéma
indépendant contre l’intellectuel italien engagé, critique lucide de sa société
par excellence ; de loin la rencontre a tout d’un match de catch pour cinéphile.
Il n’en est rien.

Déjà on sent le profond respect qu’a Abel pour Pier Paolo, cette estime visiblement
absente pour DSK dans le médiatique Welcome To New York; ensuite Ferrara a compris que résumer la pensée d’un créateur aussi complexe et prolixe en un film tenait de l’utopie. Il va avec plus de sobriété et de finesse tenter de capter dans un
film court (1h24) ce qu’était Pasolini l’homme durant la dernière journée de sa
vie, de sa présentation à Stockholm de son nouveau film, le perturbant « Salo ou les 120 journées de Sodome » à son assassinat le 1er novembre 1975 par le giton qui l’accompagnait (une pute mâle mineure pour être scabreusement clair).

Ce serait toutefois faux de dire que le film se limite au
déclin de Pasolini, bien au contraire Willem Defoe, ici coscénariste de l’aveu
de Ferrara, réussit le tour de force d’incarner l’homme au pinacle de sa pensée
intellectuelle : réalisateur, essayiste, journaliste mais qui se voyait
avant tout comme écrivain. Pasolini est d’abord présenté en puits de science,
philosophe punk et iconoclaste pour l’instant d’après révéler sa sexualité quasi
sadomasochiste. Ainsi la première scène est une minutieuse retranscription d’une
interview faite après la présentation de Salo au public (interview qui à l’époque
a été menée par Bouvard, joué ici par un pauvre barbu et son look d’étudiant
paumé) où Pasolini explique sa fierté et le plaisir qu’il a à choquer le public
et être critiqué pour le voir dès la scène suivante à genoux dans un terrain vague dans une
adoration quasi religieuse devant le sexe turgescent d’un tapin pendant que d’autres
éphèbes attendent leurs tours. Une scène qui par l’anonymat des protagonistes, le
jeu sur l’éclairage (pour l’empêcher de sombrer dans le boulard pur et dur) et
le choix du plan-séquence est d’un glauque assez prononcé, autant pour
contraster avec le Pasolini cérébral de la scène précédente que pour annoncer sa
fin tout en prolongeant l’idée du coté masochiste du maître évoqué dans l’interview
(un peu à la manière du Nymphomaniac de Lars Von Trier, aussi avec Dafoe).

La manière dont Pasolini projette le monde qui l’entoure
dans ses œuvres, c’est peut-être bien là le thème central du film. Un exemple :
dans son avion le ramenant à Rome, Pasolini dessine ce qui ressemble vaguement
à un hublot tandis qu’une hôtesse lui sert un café, il intégrera ainsi la scène
avec l’hôtesse à son roman « Pétrole » quand il y travaillera le
lendemain matin tandis que le croquis est un story-board du film qu’il prépare :
Porno-Teo-Kolossal, réécriture moderne de l’épopée des rois mages qu’il présentera plus tard à Ninetto Davoli, son acteur
fétiche et ancien amant*. L’occasion pour Ferrara de tourner des scènes de ce
film que Pasolini n’a pu réaliser tout en donnant au véritable Ninetto Davoli
non pas le rôle qu’il aurait dû jouer (qui est en toute logique joué par l’acteur
jouant Ninetto Davoli… et dire que je pensais Inception compliqué à expliquer)
mais celui d’Epifanio, un vieil ingénu souhaitant assister à la nouvelle
Nativité, victime d’épiphanie à chaque
fois qu’il va pisser et se retrouvant à traverser Sodome (pour une raison qui m’échappe
totalement c’est quasiment le scénario de « L’An 1 : des débuts
difficiles » d’Harold Ramis). Bien que Ferrara souffre fatalement la
comparaison en se risquant à nous montrer ce que Pasolini aurait pu tourner,
cette mise en abyme n’en est pas moins splendide en plus d’avoir le mérite de
sortir de l’oubli ces œuvres inachevés. Ce jeu de correspondance entre la
réalité et ce que Pasolini a en tête habite tout le film et fait tout le sel de
la mise en scène résolument réaliste, voire naturaliste en collant au plus près
à la vie sociale et familiale de Paolo.

Ainsi sont intégrées de discrètes références, jamais citées, à la filmographie
du maître, la scène de l’exposé de Pétrole rappelle les récitations des
maquerelles de Salo, Laura Betti et Davoli sont probablement les deux acteurs
les plus marquants de son œuvre, le sexe est appréhendé de manière assez frontale
(sans jeu de mot) et libéré façon la trilogie de la vie, une scène d’interview où
Pasolini présente sa philosophie de vie dans un langage quasi sibyllin n’est
pas sans rappeler le discours d’Orson Welles à un journaliste dans la Ricotta,
moyen métrage qui raconte le tournage d’un film sur la passion du Christ et qui
valut à Pasolini 4 mois de prison avec sursis pour « outrage à la religion
d’État ». Un procès parmi les dizaines qui ont émaillé sa carrière. Pas mal de
critiques ont reproché au film de Ferrara de ne pas traiter plus en profondeur
le côté politiquement engagé du personnage, épurant son assassinat de toutes
les hypothèses qui l’entourent (droite chrétienne, extrême gauche, industriels,
le mystère entourant sa mort n’a rien à envier à celui de Marilyn Monroe ou de
JFK), mais entendre Willem Dafoe reprendre les pensées de Pasolini sur la nécessité
qu’un créateur a de choquer pour réveiller les consciences contre les nouveaux
avatars du fascisme et l’obscurantisme un quart d’heure après être rentré dans
une salle de cinéma quasi déserte où sur toute la largeur de l’écran noir m’attendait
projeté « Je suis Charlie », moi, ça m’a pris aux tripes.

Pasolini est un film intelligent, un digne éloge au maître
par un Dafoe qui rappelle (s’il le fallait) qu’il est un très grand acteur et
par Ferrara qui rappelle (à raison ce coup-ci) qu’il est capable de bien belles
choses une caméra en main.

Ferrara a donc bouffé du lion et bu de la tisane pour nous
offrir un film fort mais tout en retenue et en symbole qui rend un bien bel
hommage au maître italien.

UN FILM BÂTARD, entre réalité et fantasmes :

(...) Comment définir Pasolini ? La réponse privilégiée se situerait du côté de l’hommage. Plus encore, ce serait une œuvre faite par Ferrara pour Ferrara . L’admiration de l’auteur pour son sujet saute tellement aux yeux que ce film est logique. Il ne pouvait pas non plus être incarné par un autre acteur que Willem Dafoe. Oui, Ferrara devait le faire, il devait s’attaquer à Pasolini. Il se ressuscite, le dirige, l’imite et le fait mourir. Le choix de ne couvrir qu’un jour tombe sous le sens, la mort devait conclure ce film. Abel Ferrara le rend aux cieux, il a fait ce qu’il avait à faire. Et si le propos est confus, l’intention initiales compliquée à cerner, rassurez vous c’est normal. Parce que ce film ne nous est pas destiné, c’est un plaisir personnel. On se sent profondément exclu, en essayant tant bien que mal à se rattacher de temps en temps à des propositions formelles.

GRAY

UN HOMMAGE PARTIEL ET RATÉ :

(...) Abel Ferrara ne donne pas la profondeur nécessaire à l’ampleur qu’aurait méritée Pier Paolo Pasolini. On touche du bout du doigt sa raideur, ses rigidités mais aussi son aura (...) Mais là où le film convainc (un peu), c’est dans cette posture en retrait du réalisateur, que j’imagine en tension permanente, à perpétuellement réfléchir et prendre du recul sur les choses. Jamais à l’arrêt, il a creusé inlassablement le sillon d’une certaine vérité, celle de l’homme véritable et honorable. On le sent très bien dans le film.

Mais Abel Ferrara n’ose pas l’exubérance, la passion, le bigger than life. Pasolini est esthétiquement très beau, avec tous ses clairs-obscurs, mais aride et renfermé. Pas de quoi faire un hommage de qualité avec autant de retenue. Je ne connaîtrais pas Pasolini, ce film ne me donnerait pas envie de le découvrir. Et c’est bien dommage. L’exposition récente à la Cinémathèque Française m’avait fait chavirer et donné envie de creuser toujours plus la connaissance de cet immense penseur et cinéaste. C’est exactement ce qu’on serait en droit d’attendre de ce film. Un peu raté.

L'intégralité de nos deux avis à propos de PASOLINI, sur Le Blog du Cinéma

J'ai trouvé le propos décousu et un peu difficile à suivre, il y avait bien d'autres moyens de réaliser un film plus réaliste sur ce sujet.

2/5 - je trouve que certaines scènes sont un peu "justes" pour un public de 12 ans...je n'ai pas trouvé çà top, un peu choquant par moment, et difficile de suivre. La fin m'a plu ainsi que la dernière chanson dommage....

pas mal ! J'irai peut être le voir

Vu au festival de Deauville. Déçue par la fin très..."consensuelle". A. Ferrara aurait pu se documenter davantage et aller voir l'excellente expo consacrée à Pasolini à la Cinémathèque Française.

"Si 4:44 Last Day on Earth avait enchanté une partie de la critique en 2011, Welcome to New York, présenté
au printemps dernier à Cannes, avait été décrié par tous. Pasolini est
un film de Ferrara qui joue dans la demi-mesure, délicat et sensible, un
hommage d’un cinéaste à un autre. C’est un film qui serait le petit
frère de 4:44, un film où la mort plane, non pas d’une
façon triste et larmoyante, mais plutôt comme quelques choses
d’inévitable, fait de nostalgie et de moment simple."
http://www.cinemaniak.net/p...

tourné en anglais...c'est un scandale...

Un beau film. Il faut que je pense quoi mettre dans ma critique maintenant!

Mon avis sur l'hommage réussi d'Abel Ferrara à Pasolini.
http://quelfilmregarder.blo...

Willem Dafoe en Pasolini pour une bande-annonce attractive: peut-être la bonne surprise de cette fin d'année 2014 ?

Enfin un vrai film d'Abel Ferrara !