La Gueule Ouverte

La Gueule Ouverte

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La gueule ouverte, film mélancolique mais distant, ne parvient jamais vraiment à impliquer le spectateur dans les derniers instant de la malade. Pourtant, ce n'est pas un mal. Au contraire même, cela accentue un malaise ambiant mise en place rapidement par l'absence totale de musique, le jeu très terre à terre des comédiens et le point de vue dans la mise en scène (très sobre soit dit en passant) nous laissant une place dans chaque plan comme observateur passif (la caméra accepte totalement sa portée subjective, elle est notre regard. En ce sens, il n'y a presque exclusivement que des plans moyens et des gros plans, la caméra se plaçant souvent à auteur d'homme, en témoigne la scène de départ du village à la fin. Au lieu de filmer la voiture partir, on voit le village s'éloigner par la vitre arrière de la voiture, comme si nous y partions nous aussi). Mais quelque chose manque... Pialat préfère montrer des scènes de vie ordinaires que de s'attarder sur la mère, ce qui, si ça montre à quel point la maladie est un élément de vif comme un autre, on est obligé d'assister aux pérégrinations d'un vieux père pervers et de son fils, pas mieux... Un truc d'auteurs visiblement. En ce sens, le film aurait peut être gagné à montrer davantage l'évolution de la maladie.

Quelle violence ce titre...