Madame de...

Madame de...

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Avant-dernier film de Max Ophuls qui n'a pas évolué et fait encore des films comme on les faisait avant guerre. Scénario poussif et plat ! Je m'attendais à voir un film dans le cadre d'une soirée Arte sur Danièle Darrieux et en définitive je n'ai vu qu'une projection mettant en avant Charles Boyer dans toute sa magnificence. Les 95 mn semblent longues avec une fin consternante. Laissez au congélateur...

Mon avis : Le cœur, dans ce film, est partout à la fois. Sur des boucles d'oreilles, tout d'abord. Et chez Madame de..., qui le découvrira, petit à petit, au fil de ses mensonges et de ses valses costumées. La mise en scène d'Ophuls, toute de grâce, de musique, de douceur est de légèreté, à toute l'inestimable et métaphorique valeur de ces boucles d'oreilles. Se baladant, de villes en villes, de pays en pays, de mains en mains, de cœurs en cœurs. Elles attisent le trouble, captent la vie, celle de Madame de...Comment s'appelle-elle déjà ? On ne le sera jamais. Le visage, vide, de Darrieux ne nous le dévoilera pas non plus. Mais, l'insolite quiproquo tournant (encore !) sur ces deux bijoux, nous éclaircira. Plus d'une fois. Et ce plan final, au cœur d'une église où Madame De... aura tant prié, clôturera cette histoire d'une douleur absolue, celle d'une femme enveloppé dans l'enveloppe dure et douce à la fois d'une vie luxueuse, certes, morose et insignifiante surtout ; emportée soudain dans un tourbillon de sentiments dont elle n'avait jamais été la victime. L'amour, d'abord. Le chagrin, aussi. La vie, également. Et la mort, pour finir. Tragique et splendide, le film vacille autour de cette dissuasion : "Je ne vous aime pas, je ne vous aime pas, je ne vous aime pas" que Louise prononcera des centaines et des centaines de fois envers l'homme qui la passionnera. Comme pour se cacher de la vérité, au milieu de ses nombreux mensonges, qui la révélera et qui la tuera. 18/20